Du blended learning
à la formation hybride

En seulement quelques années, l’organisation du travail a été bousculée par les besoins de flexibilité et d’ouverture exprimés par les collaborateurs. Le télétravail s’est normalisé partout où il était possible, le flex office s’est développé, les horaires se sont assouplis, la dose de travail collaboratif et de travail en solo s’est rééquilibrée, l’automatisation des tâches répétitives s’est accélérée et, plus récemment, des IA (Intelligences Artificielles) se sont invitées dans l’équation pour nous montrer à quel point il était préférable d’avoir une question pour tout, plutôt qu’essayer d’avoir des réponses à tout.

Dans pareil contexte, la formation doit impérativement se réinventer. De la conception au déploiement, comment adapter la formation au nouveau cadre de référence ? Comment créer des parcours qui s’adaptent aux besoins des individus en situation d’apprentissage (plutôt que l’inverse) ? Comment répondre à ces enjeux multiples autrement que par des parcours linéaires composés de classes virtuelles, de cours en salle et de modules e-learning isolés ? Comment rapprocher la formation d’un terrain devenu protéiforme ? Comment faire de toutes ces nouvelles contraintes des opportunités pour rendre la formation plus accessible et plus efficiente ? Des questions qui pointent toutes vers le concept de formation hybride dans lequel nos entreprises se sont engagées ces dernières années.

La littérature académique n’est pas encore parvenue à un consensus sur ce sujet. Beaucoup considèrent que « blended learning » et « formation hybride » sont strictement identiques. Chez Very Up, nous les suivons d’autant moins que la distinction (que nous faisons entre les deux) nous a permis d’ouvrir un vaste champ de possibles et d’explorer de nouveaux territoires pour développer les compétences.

Très souvent, nous observons que la quasi-totalité de nos 300 clients utilisent l’expression « blended learning » pour désigner des parcours multimodaux : le participant suit un enchaînement de différentes modalités (présentielles, distancielles, synchrones, asynchrones) dans une logique linéaire, avec un début, une fin et une progression définie par le concepteur pédagogique.

Au contraire, le concept de formation hybride nous invite à repenser les processus de formation pour mixer tout à la fois, et parfois simultanément :

• Les espaces : en salle, en ligne, les deux simultanément, sur son poste de travail, chez soi, dans un espace de coworking, un café, ou dans le métaverse ;
• Les temporalités : quand on veut, dans une temporalité imposée, simultanément, avec ou sans échéance ;
• Les relations : seul, en duo, en petit groupe, en grand groupe, avec un formateur ou sans formateur.

Un parcours hybride permet ainsi aux apprenants comme aux formateurs de choisir la meilleure façon de progresser ; la formation se réinvente comme  espace ouvert (offrant plus de liberté que l’approche blended learning) à l’intersection de tous les espaces déjà existants, construit pour apporter à chacun une réponse possible et adaptée pour développer ses compétences.

Ainsi élargi, le champ des possibles peut être couplé aux possibilités offertes par l’Adaptive Learning qui, comme méthode supportée par divers outils, permet de personnaliser la formation, ses contenus et ses modalités, à chaque apprenant.

Grâce à la formation hybride, l’apprentissage cesse d’être uniforme, ce qui modifie profondément la relation des apprenants, des formateurs et des entreprises à la formation :

• Les formations peuvent avoir des durées variables en fonction du niveau de chacun ;
• Elles s’inscrivent beaucoup plus facilement dans le quotidien de chaque collaborateur, qu’il soit en télétravail ou sur son poste ;
• Elles facilitent le travail en équipe comme le travail en solo ;
• Elles valorisent les dits « introvertis » autant que les « extravertis » et facilitent l’accès à la formation pour les personnes en situation de handicap en ouvrant leur champ des possibles ;
• Elles peuvent démarrer quand le besoin de compétence est exprimé, et plus seulement à partir du moment où le formateur est disponible.

Le formateur ajoute ainsi à sa casquette d’animateur (l’animation est enrichie d’avoir parfois à animer une partie du groupe en présentiel et l’autre à distance) celles de facilitateur de réussite, de questionneur, d’évaluateur d’impact et d’animateur de communautés. L’apprenant devient, quant à lui, un entrepreneur de son propre développement. En expérimentant et en faisant ses propres choix, il apprend à apprendre et il navigue dans un univers qui développe sa proactivité.

Vous aussi, vous vous êtes lancés dans l’hybridation… Vous vous demandez si ça marche vraiment, si ça en vaut vraiment la peine ? Vous pouvez avoir l’impression qu’une montagne est à gravir, tant les possibilités sont nombreuses, tant il faut aller vite pour se synchroniser au rythme que le monde du travail nous impose ?