ROI des formations : à l'ère de l'IA comment décupler l'impact de vos parcours ?

Depuis des années, les directions formation mesurent l’impact de leurs dispositifs via des indicateurs classiques : satisfaction des apprenants, taux de complétion, niveau d’engagement. Ces données sont utiles — elles permettent de piloter la qualité des parcours — mais elles s’avèrent insuffisantes pour démontrer un véritable ROI.
La question centrale demeure : vos collaborateurs appliquent-ils ce qu’ils apprennent, et leurs formations améliorent-t-elles vraiment la performance de votre organisation ?
C’est autour de cet enjeu central que Very Up a organisé, le 18 septembre, un nouveau webinar de la série Learning Curious. Plus de 60 responsables formation et managers ont échangé sur une envie partagée : prouver « enfin » l’impact business des formations.
« Quand on fait ce métier du learning, on a envie d’avoir de l’impact. Il ne suffit pas de décréter que la formation transforme, il faut le mesurer et l’amplifier. »
Nicolas Bourgerie, CEO de Very Up.
- Le plafond de verre du ROI formation
Bien sûr les directions formation disposent déjà de données utiles, et malheureusement elles n’apportent souvent qu’une vision partielle.
L’engagement en est un excellent exemple. Suivre si les collaborateurs ont envie de participer, de revenir dans un parcours, d’aller “jouer” en ligne leurs expériences de formation est une pratique importante. Mesurer l’engagement est alors un critère de succès et il s’agit d’un bon signal, d’autant qu’il est souvent haut lorsque la formation est perçue comme utile.
Toutefois cet indicateur reste incomplet : il ne prouve pas que les gestes appris se traduisent en performance opérationnelle.
L’ère actuelle ouvre de toutes nouvelles perspectives et enfin la promesse souvent attendue : relier directement la formation à la performance terrain, grâce à une approche plus systémique et aux apports de l’IA.
- Pourquoi l’IA change tout
Le plafond de verre d’une vraie mesure de ROI, qui semblait difficile à briser, devient soudain moins intimidant. Les IA offrent enfin les moyens concrets de relier apprentissage et performance, là où les approches traditionnelles atteignaient leurs limites.
Concrètement, l’IA permet de :
- Personnaliser les parcours pour que chaque apprenant vive des expériences vraiment utiles : sur les bons sujets, au bon niveau de difficulté, avec les bons types d’expériences, et au moment opportun pour servir un contexte professionnel réel.
- Fournir de la donnée fiable : les outils embarquant de l’IA sont capables de montrer la progression de l’apprenant, d’objectiver l’impact sur sa performance et de dégager automatiquement des axes d’amélioration pour ajuster en continu les dispositifs de formation.
- Booster les approches d’entraînement sur les gestes qui font progresser, en bénéficiant de feedbacks immédiats pour permettre un ajustement et une montée en compétences rapides.
« L’IA accélère la part de pratique dans les parcours. On passe de 20 à 30 % de temps pratique à 70 %, voire 90 % dans certains dispositifs. »
a précisé Nicolas Bourgerie.
Les formats évoqués lors du webinar en sont l’illustration :
- Des entrainements ciblés sur une situation concrète du quotidien: un pitch à maîtriser, une objection à savoir traiter, une explication à savoir donner, autant de gestes métiers qui doivent être maîtrisés pour faire progresser vos organisations. Ces entraînements peuvent se pratiquer en autonomie avec un débrief progressif et immédiat d’un coach IA.
- Des simulations immersives, avec l’IA dans le rôle du client, du collaborateur, d’un pair ou encore d’un fournisseur, avec pour objectif d’aller pour aller plus loin dans l’échange et de s’entraîner à mener de véritables conversations. Ces simulateurs peuvent également s’expérimenter en autonomie et ils sont débriefées par l’IA sur tous les comportements clés attendus dans l’échange.
- Des sessions hybrides “augmentées”: imaginez des moments synchrones (classe virtuelle ou en présentiel) où on enchaîne des entraînements avec IA pour s’échauffer puis des mises en pratique sur des cas réels pour mieux ancrer. Ces formats, débriefés par un formateur, ses pairs et l’IA décuplent encore l’impact de l’apprentissage.
- L’approche DEM : un cadre opérationnel
Pour structurer cette logique de mesure d’impact, Very Up a développé une approche en trois temps : Détecter, Entraîner, Mesurer (DEM).
- 1. Détecter l’écart
Un exemple : pour augmenter les ventes, le résultat attendu, commence par identifier les indicateurs de moyens qui permettront de l’atteindre (ici, le nombre de RDV clients) et on cible les comportements prioritaires qui permettront d’augmenter significativement le nombre de RDV de vos équipes.
- 2. Entraîner ce qui compte
Bien sûr transformer l’apprentissage en entraînement de comportements ciblés est rendu possible par des formats courts, hybrides, orientés pratique et personnalisés par l’IA.
- 3. Mesurer l’impact
5 niveaux complémentaires sont les garants d’une véritable mesure d’impact.
Chacun correspond à un type d’indicateur que l’on peut désormais suivre plus finement grâce à l’IA et aux dispositifs hybrides :
1. Satisfaction : mesurer l’utilité perçue (ex. NPS formation, questionnaires à chaud).
2. Engagement : suivre la motivation et la récurrence (ex. taux de retour volontaire, répétition des entraînements, participation aux challenges).
3. Comportements observables : capter les preuves de mise en pratique (ex. simulations filmées et débriefées, dispositifs 360° qui favorisent les observations terrain des comportements managériaux et le feedback terrain). Les dispositifs d’entraînements boostés à l’IA nous rendent désormais capables de prouver la progression d’un apprenant avant et après ses entraînements sur un certain nombre de comportements observables : combien de vos managers démarrent un entretien de motivation, en première intention, par une posture d’écoute et de reformulation ? Quels arguments vos commerciaux utilisaient avant puis après leur formation face à la même objection ? Combien mobilisent les postures travaillées en formation en pratiquant dans différentes situations ?
4. Moyens activés : relier formation et activité métier (ex. nombre de rendez-vous pris, adoption d’un nouveau process, utilisation d’un outil).
5. Résultats business : démontrer l’impact final (ex. progression des ventes, amélioration du taux de conversion, hausse de la satisfaction client, réduction du turnover collaborateur).
L’intérêt est clair : chaque niveau apporte sa part de preuve, et c’est leur combinaison qui permet de relier la formation non seulement à l’expérience apprenant, mais surtout à la performance de l’organisation.
C’est précisément à ce stade qu’un participant s’est questionné : « Mais la formation seule ne suffit pas, comment embarquer toutes les parties prenantes ? » Et si justement la réponse était dans l’alignement : si l’objectif métier est d’augmenter les rendez-vous, cet objectif devient aussi celui de la formation. Managers, collaborateurs et fonction learning partagent alors le même cap.
« On part du résultat business à atteindre, on cible les moyens les plus efficaces pour y arriver puis on muscle les comportements qui vont faire progresser les équipes sur ces moyens. »
explique Florian Ploix, Directeur Conseil & Innovations chez Very Up.
- Et demain ?
Des données intégrées et des expériences hybrides enrichies par l’IANicolas Bourgerie a conclu sur une perspective : nous entrons dans une nouvelle ère où la formation sera à la fois plus intégrée et plus hybride.
Plus intégrée
Les data lakes vont jouer un rôle déterminant. Ces écosystèmes de stockage permettent de rassembler au même endroit des données de nature et de formats différents — auparavant dispersées en silos (business, RH, apprentissage). Leur développement s’accélère grâce à la baisse des coûts technologiques, à la maturité des outils analytiques et à l’essor de l’IA.
- Pour la formation, cela change la donne : la convergence de ces données ouvre la possibilité de prouver directement l’impact des dispositifs sur des KPIs opérationnels et business (ventes, productivité, satisfaction client).
Plus hybride
La formation sort aussi progressivement du modèle linéaire. Elle évolue vers des dispositifs disponibles en continu, qui permettent aux collaborateurs de résoudre un problème réel tout en apprenant en le faisant.
Dans ce mouvement, les assistants dopés à l’IA prendront de l’importance : ils accompagneront les apprenants en continu, au moment même où les gestes comptent.
Mais cela ne signifie pas la fin du rôle des formateurs. Au contraire : leur mission sera de créer et d’animer les moments collectifs — ceux où l’on :
-
partage entre pairs les bonnes pratiques,
-
se challenge sur des situations concrètes,
-
prend de la hauteur pour imaginer de nouvelles façons de faire.
- Ce qu’il faut retenir
En combinant la précision des données et des entraînements guidés par l’IA avec la force du collectif et du présentiel, la formation devient un levier encore plus intégré et puissant de la performance organisationnelle.
- Pour aller plus loin, découvrez le replay de notre webinar “À l’ère de l’IA, comment décupler l’impact de vos parcours et (enfin) prouver le ROI de vos formations”.
Article écrit par Solange Derrey Wehbe & Florian Ploix.
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